Observations depuis Canton

Canton, ou Guangzhou de son vrai nom, marque légalement mon entrée en Chine. Alors à la descente du train, camera thermique et questionnaire pour savoir si j'ai pas l'intention de leur refiler la grippe, étude attentive du passeport et de ma tronche pour voir si ça colle, et enfin, ouf, tamponnage du visa. Ensuite c'est à la bonne cantonette que ca va se passer, après les "faut pas faire ci, faut pas faire ça" de Hong Kong. Voici donc quelques observations faites à Canton, mais qui sont pour certaines vraisemblablement valables pour d'autres villes, d'autres régions : dès la frontière avec Shenzen passée, dans le train on commence à roter, les rues sentent l'huile de friture et bien d'autres choses qu'il faut affronter dès le matin, sur un coin de trottoir on t'y apprend à égorger les poules avec des canifs révolutionnaires, démonstration faite, on joue au badminton dans les allées des parcs, on fait des ailes de pigeon avec cette espèce de plume sur ressort que l'on s'échange dès que l'on est au moins deux, les centres commerciaux sentent un peu moins la citronnelle qu'à Hong Kong, tu peux bouffer et être plein pour une bouchée de pain, il y a des spectacles de cul-de-jatte acrobates, une rue où on peut manger des scorpions, des araignées, de jolis temples où on vient cramer des tonnes d'encens et se prosterner devant des bouddhas dorés (enfin),

des vieux qui te parlent longtemps alors que tu fais tout ton possible pour leur montrer que tu ne comprends rien, il y a un marché dédié au stylo bille, un autre où on peut entre autre acheter des tortues aplaties qui passent leurs dernières heures dans des caisses de frigolite qui retiennent comme elle peuvent les quelques centimètres d'eau qu'elles contiennent, les gens qui te disent Hello, car un blanc c'est marrant et qu'il faut bien qu'ils pratiquent un peu l'anglais, quelques mouvements de Tai-Shi, encore un peu hésitants en ce début d'année, des moments où t'as l'impression que le mime c'est beaucoup plus facile au jeu des gens, des échafaudages en bambou pour futur gratte-ciel, des petites ruelles en terres avec le linge qui pend aux fenêtres, des vélos rouillés et des vieux qui se massent autour de deux d'entre eux qui claquent avec vigueur des jetons sculptés sur un drôle de plateau, certains coups sont remarqués et chacun y va de son commentaire, des jeunes japonais, à moins que ce ne soit des jeunes chinois inspirés par la mode japonaise, des flics ou assimilés qui attendent que ça se passe, assis sur une chaise, d'autres qui au sifflet font respecter les feux tricolores, même Mac Donald est écrit en caractères chinois, et que en caractères chinois, on danse comme on peut et on chante à tue-tête dans le Parc du peuple, on est sensé chier et garder sa dignité dans des chiottes à la turque conçues sans portes, tant qu'une table n'est pas complète on peut toujours t'y servir ta pitance, les sigles non-fumeurs sont considérés comme de simples décorations, on traverse la rivière en bateau et en se demandant si ce truc est bien rentable, ou si des économies n'ont pas été faites sur les gilets de sauvetages, quelqu'un te propose d'acheter son portable alors qu'il attend que son interlocuteur décroche, les musulmans sous leurs chapeaux vendent des petites brochettes sur des barbeuks portatifs que je veux pour l'été prochain, on utilise des passerelles pour traverser des 2x6 voies en plein centre ville, on crache par terre sur le carrelage plutôt que dans le lavabo qui est devant soi, pour être à ce prix là, il convient de commander le quinquin par lots équivalents à la consommation annuelle bretonne, on fait le concours de celui qui fait le plus de bruit en aspirant ses nouilles, celui de la vitesse au riz-baguette, de 7 à 77 ans tout le monde a son smartphone et le must c'est de jouer dessus en mangeant puisqu'il n'est pas nécessaire de regarder son bol, la machine qui vend les tickets de métro te propose de payer plus que le prix demandé, il y a autant de personnel dans les restos populaires que dans un trois étoiles un soir de réveillon, dans le métro on repasse les plus beaux buts de la ligue des champions 2007-2008, les...

(Sur la route de Yangshuo); tant que l’allée du bus n‘est pas pleine, on cherchera à la remplir, vous serez installé sur de petits pots de fleurs en plastique, tant que la soute à bagages, non je deconne, doubler dans le brouillard est un risque que l’on prend, tous ensemble, sur la route les lignes sont blanches ou jaunes, mais peu importe, ce qui compte c’est la largeur du bitume, le parvis de la gare de Canton, c’est deux places de l’Arsenal un jour de FIMU, prendre un train se révèle aussi délicat que prendre un avion pour les Etats-Unis, c’est trois heures d’attente, si le trajet en bus doit durer une demi-heure, on te met un film d’une heure et demie, de préférence avec des animaux qui parlent et des gamins qui veulent faire decoller des fusées, tant que l’allée n’est pas pleine de gros mollards, c’est qu’on n’est pas encore arrivé, tant que...

Comments

[nikki]

mais c une ville de lama j'ai l'impression...je me régale de ta lecture allé je continu j'ai du retard