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hkg bkk - Balade à travers la Chine, le Vietnam, le Cambodge, le Laos et la Thailande
7 mars 2010

Grisante Chongqing

Quand je suis sorti de la gare, tout était à craindre. Je venais péniblement de me faire réveiller par ma responsable de wagon, et mon sac pesait lourd sur mes épaules encore endormies. Autour de moi, beaucoup de gens, du bruit, des odeurs de bouillon qui ne m’en rappellent aucune autre. Devant la gare, des bus vers lesquels courrent des hommes et des femmes comme si leurs vies en dependaient. Ils s’y entassent, je ne décode pas leurs destinations. Aucun plan sous les aubettes, que des caractères, des numéros. Des voitures, des bus et des camions sont à l’arrêt, sur des ponts s’enjambant les uns les autres, et s’emberlificotant autour d’énormes piliers. On dirait un plat de spaghetti, mais sans sauce, ce qui a beaucoup moins de saveur. Le ciel est gris, brumeux, si bien que ces routes disparaissent, comme suspendues dans le pas si lointain.

 

Chongqing_01

Je comprends que monter à bord d’un vehicule ne sert à rien ici. Chongqing, plus grande agglomération au monde avec ses 34 millions d’habitants, tient ses promesses. Mais faut pas se décourager, et mes baskets et moi, on décide d’aller voir ce qui se trame derrière ce plat de spaghetti, car bon sang de bonsoir, tout cela est quand même bien intriguant. La carte de mon guide, n’affiche que quelques grandes artères, mais me permet d’évaluer la distance qui me sépare de mon auberge : entre 6 et 8 km. J’aime bien marcher normalement, mais là je prendrais bien un taxi, puisque personne ne me repond la même chose pour mon bus. Pour la première fois depuis que je suis en Chine, j’essaie donc d’en arrêter un. Je me rends vite compte qu’en fait, s’avancer à pied n’était pas plus intelligent, car sur cet axe tous sont pris, et donc que j’aurais dû en attendre un dans le plat de spaghetti, et tant pis pour la sauce. Mais au bout d’une quarantaine de gros vents, un premier s’arrête. Il y a du monde à bord, et quand je lui montre la carte, le chauffeur devient mal à l’aise, fait non de la tête et redémarre en trombe, alors que j’ai à peine eu le temps de commencer à lui expliquer. Et de quarante-et-un.

Je continue d’avancer, et j’ai fait approximativement le tiers quand un second se stoppe à ma hauteur. Il me fait monter, roule, s’arrête, me fait signe que ça y est. Je lui dis que non, qu’il faut continuer. Il n’essaie pas de comprendre, me demande de sortir et de régler la course. Je lui remontre la carte, mais celle-ci ne semble pas l’intéresser autant que mes billets. Donc je sors ; qu’est ce que vous voulez faire d’autre ? A ce moment là il doit me rester un dernier tiers à effectuer, et je le ferai à pied. J’en ai profité pour faire quelques clichés, et finalement cela m’a fait passer le temps.

 

Chongqing_02

 

J’arrive donc un peu fatigué à l’auberge, et comme ma foi elle est vraiment sympathique, je fais un petit stage dans le canapé. Je bavarde un peu avec la fille de derrière le bar, suffisamment pour me faire offrir de délicieuses oranges qu’elle me présente en quartiers sur une assiette (le soir, ce sera une pomme et des biscuits en tout genre, et le lendemain, j’arriverai même à lui faire partager son petit-dej). Mais comme je n’aime pas abuser, je décide de quitter l’auberge de peur qu’elle ne m’offre sa montre, son portable, ses chaussures, ce qui me mettrait vraiment dans l’embarras puisque mon sac est déjà bien chargé.

Je pars donc à l’ascension des collines de Chongqing, comme pour une petite préparation à ma destination suivante (que bien sûr vous lirez dans le prochain billet). Chongqing, enfin en tout cas son disrict central (Yu Zhong), se révèle plutôt agréable. C’est fou ce qu’un petit moment dans un canapé peut faire changer les choses. Pas trop d’empressement, on peut y traverser partout presque facilement, le tout est plutôt propre, il y a même des arbres, ce qui n’est sûrement pas pour protéger du soleil, mais plutôt pour bouffer du CO2. Et puis ce qu’il y a d’intéressant à Chongqing, c’est que l’on passe très rapidement d’une ambiance à une autre. Il y a les vieux quartiers, avec leurs petits escaliers de pierres et leur architecture traditionnelle, les buildings qui une fois la nuit tombée ressemblent à des arbres de Noël, les quartiers très populaires avec leurs baraques faites de bric et de broc, que l’on traverse uniquement parce que l’on est touriste, et que l’on y est arrivé par hasard, et enfin les rives du Yangtze et de la rivière Jianling auxquelles sont accrochés à jamais des voiles sombres.

 

Chongqing_04

 

Aussi, à Chongqing on y mange bien. Les stands sont plutôt variés, et ils donnent presque tous envie. Mais ce qui fait la fierté de Chongqing, c’est le fameux hotpot, mélange qui anesthésie tout ce qui se trouve entre vos lèvres et votre oesophage. D’ailleurs, si vous voulez perdre des kilos, venez passer le mois de juillet à Chongqing, et mangez des hotpot. A chaque repas, vous perdrez trois kilos : un pendant, grâce à d’abondantes sueurs, et deux après, parce que trois moins un égal deux.

 

 

Chongqing_03

Sur ce, mes baskets et moi on repart faire un tour dans la ville, car cette dernière ne s’arrêtera pas de nous étonner. Sur le papier en effet, Chongqing n’a pas grand chose pour elle (d’un point de vue touristique), mais elle offre tellement de visages et scènes de vie qu’elle en vaut pourtant la peine.

 

Chongqing_05

 

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Commentaires
P
Bravo Eric pour ces reportages qui nous font découvrir une Chine de l'intérieur plutôt que les habituelles Pékin, Shangai, ....<br /> <br /> Pourrais-tu mettre ton appareil photos à la bonne date ?<br /> <br /> Bonne continuation dans ton périple !
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